Je suis très heureuse de vous retrouver ici pour prolonger le sujet de l’épisode précédent sur la prise de décision.
Thématique ô combien essentielle ! Parce que décider, c’est un acte du quotidien. De la petite décision sans conséquence apparente à celle qui marque un vrai tournant, c’est un processus que l’on traverse tous, chaque jour.
Et pourtant…
Décider, ce n’est pas toujours simple. C’est parfois inconfortable, souvent énergivore, et cela peut mettre à mal pas mal de leaders.
Pourquoi ?Parce que chaque décision engage, a des conséqueces, nous responsabilise.
⚠️ Et à ceux qui me diraient « moi, ça ne me pose pas de souci », je me permets gentiment de tirer la manche : faites un pas de côté svp. 😉
Non pas parce que vous manquez de sens des responsabilités, mais parce qu’ajouter un peu plus d’attention et d’intention à vos choix, c’est souvent ce qui leur donne plus de profondeur, de justesse… et d’humanité.
Allez, ça c’est dit. Entrée en matière cash, mais nécessaire !
Reprenons les bases : qu’est-ce qu’une décision ?
Dans la première partie de cette série d’article sur la prise de décision, je vous expliquais ce qu’est une prise de décision, ce qu’elle engage, ce qui l’influence, et surtout comment elle se décompose.
Si vous ne l’avez pas encore écoutée, je vous invite à le faire : “Prise de décision : Comprendre pour ramener clarté et lucidité”
Je ne rapellerai ici que la définition et le rpocessus en jeu dnas la prise de décision : etit résumé express :
Décider, c’est faire un choix. Pas le meilleur choix, mais celui qui semble le plus adapté à la situation. C’est choisir la solution la plus adaptée à une situation donnée, avec les ressources et les informations du moment.
Le processus se déroule en 4 phases clés :
Réception → collecter les informations (internes et externes)
Évaluation → peser les “patates” entre les options
Sélection → choisir l’option la plus cohérente
Action → mise en œuvre immédiate ou différée
Développer sa capacité à décider
📣 Spoiler alert : développer cette capacité ne rendra pas les décisions plus faciles.
Mais cela renforcera votre leadership, votre posture, votre assurance et votre agilité.
Parce que décider, c’est un acte de leadership.
Alors, de quoi a-t-on besoin pour progresser là-dessus ?
« Décider, c’est choisir la solution la plus adaptée à une situation donnée, avec les ressources et les informations du moment. »
Autrement dit, on ne cherche toujours pas la perfection, mais l’adaptation juste qui se joue à trois niveaux :
La situation et ses paramètres
Les ressources disponibles
Le résultat visé
Et attention : sur chacun de ces points, le volet émotionnel compte autant que le volet factuel.
Ignorer les émotions, c’est comme ignorer la météo avant de naviguer.
Une absurdité dangereuse, croyez-moi — l’ancienne officier de marine que je suis, en sais quelque chose ! ⚓️
Les émotions, qu’on le veuille ou non, font partie du décor. Elles colorent nos perceptions, influencent nos raisonnements, transmettent des informations essentielles mais parfois… elles peuvent aussi brouiller les radars.
Les reconnaître, c’est récupérer des informations précieuses pour une décision vraiment éclairée.
“Garder la tête froide”, oui. Mais pas froide au point d’être déconnecté.
Certains me diront : “Sur un théâtre d’opération (ou en entreprise), on ne peut pas se permettre de laisser les émotions influencer nos décisions.”
Et pourtant…
Dans mes années de formations et d’exercice dans la Marine, on ne m’a jamais appris ou demander à ignorer nos émotions. Bien au contraire ! On m’a clairement demander d’en être consciente, de les connaître, à les reconnaître pour justement garder la tête froide.
Quand les enjeux sont forts, la lucidité naît du calme, de la conscience, et de l’analyse — pas du déni.
C’est valable en opération militaire, à cheval, dans votre rôle de manager, dans votre quotidien.
Même combat.
Focus sur la 1ʳᵉ étape de la prise de décision : la Réception
On va donc s’arrêter aujourd’hui sur cette première phase, trop souvent négligée : la réception.
C’est la base du processus.
Elle consiste à collecter toutes les informations disponibles, internes et externes, pour dresser le tableau le plus complet possible avant toute évaluation.
“On ne décide bien qu’à partir d’une vision claire et complète de la réalité.”
🔍 Informations externes : le factuel
Ce sont les données brutes de la situation :
Les faits : ce qui s’est passé, les chiffres, les constats.
Les sources :
vos 5 sens,
les autres,
et l’environnement.
💭 Informations internes : le subjectif (et tout aussi essentiel)
Elles influencent directement votre perception de la situation.
Vos émotions : peur, colère, joie, stress…
Vos ressentis corporels : fatigue, tension, énergie.
Votre carte du monde intérieure : croyances, souvenirs, pensées automatiques, modes de fonctionnement.
“Prendre conscience de ce qui se joue en soi, c’est récupérer les clés d’une objectivité réelle.”
Quand je suis stressée ou fatiguée, ma lucidité baisse.
Quand mon driver “Sois parfait” s’active, je peux retarder ma décision par peur de ne pas avoir toutes les infos.
Quand mon “Sois fort” prend le dessus, je nie mes limites.
Et tout cela biaise la perception de la situation.
Prendre conscience de ce volet intérieur, c’est arrêter de se mentir.
C’est aussi élargir sa vision, pour agir avec plus de justesse — et d’humilité.
Deux compétences clés à développer
Cette première étape, la Réception, fait directement appel à deux compétences mesurées dans le diagnostic EQi (outil que j’utilise systématiquement dans mes accompagnements) :
Le Sens de la réalité (échelle “Prise de décision”)
→ la capacité à voir les choses telles qu’elles sont, sans les déformer par nos peurs ou nos désirs.La Conscience de soi émotionnelle (échelle “Perception de soi”)
→ la capacité à reconnaître et comprendre ses émotions et leur impact.
Ces deux compétences sont intimement liées.
Et l’un des aspects que j’adore dans l’approche EQi, c’est qu’on ne cherche pas la perfection : on cherche l’équilibre entre les compétences.
Chaque compétence en nourrit trois autres. C’est un vrai système d’engrenages.
Alors, comment renforcer l’une ou l’autre ?
Si vous pensez que votre sens de la réalité est plus bas que votre conscience émotionnelle, ou bien l’inverse, je vous invite à découvrir ci-après comment rééquilibrer tout cas pour gagner en clarté et prendre soin de cette 1ere étape clef de la prise de décision.
Cas 1 : Sens de la réalité plus bas que la conscience de soi émotionnelle
Cela signifie que vous ressentez beaucoup, que vous êtes probablement très à l’écoute de ce qui se passe en vous, mais que vos émotions peuvent parfois prendre trop de place et venir altérer votre perception objective de la situation.
En clair, vos sensations internes (stress, peur, fatigue…) peuvent exagérer certaines informations et en minimiser d’autres. Par exemple, vous pouvez éventuellement voir la situation plus sombre, plus urgente, ou plus risquée qu’elle ne l’est réellement.
👉 L’idée n’est pas de “couper” vos émotions, mais de comprendre comment elles influencent votre vision, pour remettre les choses à leur juste place.
Voici un petit chemin pour vous aider à rééquilibrer :
Réception d’informations intérieures
→ « Qu’est-ce que je ressens face à cette situation ? Qu’est-ce que je me dis ? »Analyse de leur impact
→ « Comment ces ressentis influencent-ils ma perception ? »
Exemple :Si j’ai peur, je peux me focaliser sur le danger et voir la situation plus noire qu’elle ne l’est.
Si j’ai besoin de me rassurer, je peux au contraire ignorer ou minimiser les signaux inquiétants.
Recueil des faits extérieurs
→ Une fois ces influences identifiées, retournez vers les informations factuelles : les chiffres, les constats, les faits concrets.
Cette mise en perspective vous permet de faire la différence entre la réalité et votre interprétation. Vous reprenez le contrôle sur le radar.
Cas 2 : Conscience de soi émotionnelle plus basse que le sens de la réalité
Ici, c’est l’inverse : vous êtes plutôt lucide, factuel, capable d’analyser la situation avec beaucoup d’objectivité. Vous voyez clairement les faits, vous gardez la tête froide.
Mais… il vous manque une partie de l’équation : ce qui se joue en vous.
Et ça, c’est dommage, car ces informations internes sont tout aussi précieuses. De plus, cela signifie que votre objectivité est impactée de façon inconsciente pour votre monde intérieure. Sans le savoir, ce dernier biaise votre superbe faculté du “sens de la réalité”. Quel gâchis !
Quand la conscience de soi émotionnelle est plus basse, on peut :
Avancer sans écouter les signaux du corps,
Minimiser la fatigue ou la tension,
Se couper de ses ressentis,
Et au final, passer à côté de variables invisibles mais déterminantes.
Alors dans ce cas, je vous invite à faire le chemin inverse du Cas 1 :
Appuyez-vous sur votre objectivité naturelle — cette belle capacité à observer sans juger.
Appliquez-la à vous-même : « Qu’est-ce qui se passe en moi, là, maintenant ? Qu’est-ce que mon corps me dit ? »
Listez vos émotions et sensations avec la même neutralité que lorsque vous analysez un fait externe.
“Ce n’est pas parce qu’une émotion est là qu’elle doit diriger la décision.
Mais l’ignorer, c’est passer à côté d’une information capitale.”
C’est ce travail de mise en lumière qui permet de redevenir complet, équilibré et donc plus juste dans ses décisions.
Et si on mettait tout ça en pratique ?
Le top pour explorer ces compétences, c’est d’être mis en situation comme mon ancien métier me l’a permis.
Mais j’ai dans ma botte secrète un autre allié pour éviter les stages d’aguerrissement et les conditions extrêmes pour travailler sa prise de décisiond de façon optimale.
Et cet allié hors pair est : le cheval bien sûr !
Parce qu’il reflète notre posture, notre état interne, sans jugement ni filtre.
Il nous montre comment notre fonctionnement influence la relation et la décision.
Un miroir d’une justesse déconcertante, qui nous ramène à l’essentiel : notre présence, notre cohérence, notre alignement.
C’est ce qu’on explore ensemble à travers les séances d’équicoaching, souvent combinées au diagnostic EQi dans un bilan complet leadership ou l’accompagnement leadership.
Un duo puissant pour prendre conscience, ajuster et avancer.
Pour aller plus loin
Si le sujet vous passionne, si vous avez envie d’échanger ou d’aller plus loin, contactez-moi.
Promis, je ne mords pas (malgré mon franc-parler et mon énergie 😉).
Et je vous dis à très vite pour la suite de cette série sur la prise de décision — un sujet passionnant, exigeant, et tellement révélateur de notre manière de prendre les rênes 🐎.

