L’authenticité est un sujet qui revient souvent dans mes conversations, que ce soit dans le cadre professionnel ou personnel, en coaching ou en formation.
C’est un thème qui fait écho à beaucoup de nos réflexions sur nous-mêmes et sur notre manière de nous positionner dans le monde.
Mais la question qui se pose est : Être authentique, à quel prix ?
Un concept tout à la fois simple et complexe
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est essentiel de se poser une première question :
Qu’est-ce que l’authenticité ?
En résumé, être authentique, c’est être soi-même, être vrai, agir en fonction de notre monde intérieur, de nos valeurs, de nos croyances, de ce que l’on ressent et pense.
Sur le papier, cela semble évident, et pourtant, c’est souvent bien plus compliqué.
Pourquoi cette notion d’authenticité semble-t-elle si difficile à atteindre ?
Pourquoi tant de personnes se retrouvent-elles à chercher leur authenticité, à vouloir se reconnecter à ce « soi profond » ?
Pour comprendre cela, il est important de s’interroger sur deux axes : notre relation à soi et notre relation aux autres.
1. Le besoin d’authenticité et la relation à soi
Le premier obstacle à l’authenticité réside dans notre propre rapport à nous-mêmes.
Qui suis-je vraiment ? Suis-je conscient de mes besoins, de mes émotions, de mes pensées ?
Pour beaucoup, la réponse à ces questions est floue.
Par exemple, lors de mes séances d’équicoaching :
Je demande souvent à mes clients de se concentrer sur leurs sensations et émotions dans des situations précises, comme un premier contact avec un cheval. Bien souvent, les réponses sont vagues, et c’est seulement lorsqu’ils prennent le temps de réfléchir en conscience que la situation devient plus claire.
C’est un peu comme si un livre intérieur s’ouvrait, un livre qu’il faut apprendre à lire pour mieux comprendre qui nous sommes vraiment.
Ce besoin de retrouver l’authenticité est lié à une quête d’alignement dans nos vies. Nous ressentons cette nécessité parce que, souvent, nous agissons en fonction des attentes des autres ou de la société, et non selon ce que nous ressentons profondément. Se reconnecter à soi, c’est se libérer du pilotage automatique, c’est avoir la conscience de soi, c’est agir en accord avec nos véritables besoins et valeurs.
Quand nous agissons avec cette conscience, l’authenticité devient une conséquence naturelle : Nous savons qui nous sommes, et nous nous exprimons naturellement au travers de ce que nous sommes.
2. L’authenticité dans la relation aux autres
Mais voilà, être authentique avec soi-même, c’est une chose. Mais dans les relations avec les autres, c’est un autre défi.
Nous ne vivons pas seuls sur une île déserte, et l’authenticité peut prendre des formes bien différentes selon les contextes et les personnes avec qui nous interagissons.
On peut alors se retrouver face à deux extrêmes qui rendent l’authenticité difficile à gérer :
- D’un côté, il y a la peur de l’authenticité : Si je me montre tel que je suis, ne vais-je pas risquer le rejet ?
- De l’autre côté, il y a la sincérité brute, où l’on s’exprime sans filtre, où l’on dit tout ce qu’on pense, peu importe l’impact sur l’autre.
2.1 La peur de l’authenticité
Lorsque la peur de l’authenticité domine, il est difficile de s’exprimer pleinement.
En réunion, par exemple, si vous n’êtes pas d’accord avec une décision, vous pourriez ne pas oser le dire, par peur d’être jugé ou rejeté. Ce genre de situation peut mener à des frustrations internes, mais aussi à des décisions qui ne nous conviennent pas.
Cette peur est souvent liée à un besoin profond de validation, d’acceptation, et à un manque de sécurité intérieure.
Trouver ce qui nous bloque et comprendre ce besoin est essentiel pour dépasser cette peur et s’autoriser à s’exprimer pleinement, même si cela implique de prendre des risques.
2.2 La sincérité brute
À l’autre extrême, certains vont adopter une approche où tout est dit, sans se soucier de l’impact que cela peut avoir sur les autres.
Que ça plaise ou non, je dis ce que je pense !
Certes, il y a de l’authenticité dans cette approche, mais aussi un manque de respect pour l’autre.
Une telle sincérité peut être perçue comme de l’agressivité, car elle ne prend pas en compte les émotions ou les besoins des autres.
L’authenticité ne doit pas être une excuse pour être brutal, elle doit être équilibrée par l’intelligence relationnelle et le respect mutuel.
3. L’injonction à l’authenticité
Dernier point, et non des moindres : l’injonction à l’authenticité, qui se fait de plus en plus présente dans notre société.
Sois authentique ! Ce message est partout, mais parfois il peut se révéler contre-productif.
L’authenticité n’est pas synonyme de :
❌ Tout dire, tout le temps,
❌ Déverser sans filtre.
✅ Etre authentique de façon équilibré c’est-à-dire dans le respect de soi et de l’autre, c’est s’exprimer de manière ajustée en fonction de la situation et des personnes en face de nous.
Cette notion d’intelligence de positionnement, que j’aborde souvent, consiste à doser et ajuster son authenticité pour qu’elle soit constructive et non destructrice.
Être authentique, mais avec discernement
Finalement, la question que l’on doit se poser est la suivante : Être authentique, oui, mais à quel prix ?
L’authenticité est une belle valeur, mais elle ne doit pas être vécue comme une injonction, ni sous forme de peur ou de brutalité.
Elle doit être adaptée à chaque situation et à chaque relation.
L’enjeu est de trouver cet équilibre pour que notre authenticité soit juste et constructive, et non un obstacle.
Si vous vous sentez perdu dans cette quête d’authenticité, sachez que vous n’êtes pas seul. Il est parfois nécessaire d’en discuter voire de se faire accompagner pour retrouver son alignement personnel et se positionner avec confiance.
C’est d’ailleurs l’objectif de mon Accompagnement en Leadership/Posture assisté par le cheval. Si cela vous intéresse, n’hésitez pas à me contacter pour en savoir plus. 👇